Lu pour Vous : Une affaire atomique par Vincent CROUZET

Auteur d’un roman « Radio actif » consacré aux transactions sur l’Uranium de Bakouma, Vincent CROUZET a repris le même thème dans une « Affaire atomique », un livre débarrassé du style romanesque qui va s’atteler à révéler le « scandale d’Etat » qu’il a découvert grâce aux confidences de Mr SAÏFIE DURBAR, cet Indo – Pakistanais condamné par la justice française, devenu Conseiller et Ministre sans portefeuille du Président BOZIZE en 2007.

Le scandale financier dénoncé par Vincent CROUZET est lié à l’acquisition par AREVA en 2007 des gisements d’Uranium possédés par la société URAMIN, implantés dans trois (3) pays africains : RCA, Namibie et Afrique du Sud.

Evalués dans un premier temps à 250 millions de dollars par URAMIN, les gisements ont été finalement acquis par AREVA pour la « modique » somme d’un milliard huit cents millions d’euro (1 800 000 000 Euro), un record dans ce secteur. Qualifié d’acte de piraterie de la finance internationale par l’auteur, ce dernier a mis en cause les personnalités en vue proches de SARKOZI dont BALKANY, le député Maire de Levallois venu à plusieurs reprises à Bangui.

La justice française à travers le parquet financier s’est saisie de l’Affaire. On saura un peu plus sur les tenants et aboutissants dans les années à venir.

Et la RCA dans tout ce micmac ? Quelles sont les retombées financières pour notre pays ?

Deux (2) transactions ont eu lieu avec les autorités centrafricaines en réalité avec le seul Président BOZIZE.

La première avec le Canadien DATTELS patron d’URAMIN a débouché sur la cession de deux (2) gisements principaux de Bakouma à sa société.

En contrepartie URAMIN a versé Vingt-sept millions de dollars à la partie Centrafricaine sous forme de bonus d’engagement.

La deuxième transaction avec AREVA devenue propriétaire des gisements à la faveur de son offre publique d’achat (OPA) sur URAMIN, s’est révélée un peu complexe.

Le Président BOZIZE remonté contre les dirigeants d’AREVA accusés d’avoir ignoré la partie Centrafricaine à l’occasion de l’achat des deux (2) blocs d’URAMIN, a demandé le paiement d’un bonus d’engagement de 400 millions de dollar sur conseil de son Conseiller et Ministre SAÏFI DURBAR.

Devant les exigences de BOZIZE, madame LAUVERGEON, DG d’AREVA, a demandé et obtenu l’implication directe du Président SARKOZY dans les négociations, lequel a reçu à l’Elysée le Président Centrafricain. Opposé au montant demandé par la partie Centrafricaine, SARKOZY a marqué son accord pour un montant jugé raisonnable destiné à couvrir une partie des dépenses incompressibles de l’Etat Centrafricain.

Peu après le voyage de Paris, c’est le tour de madame LAUVERGEON de venir à Bangui préciser au Président BOZIZE le montant du bonus d’engagement à savoir 40 millions de dollar soit 20 Milliard de francs CFA.

Au total les transactions sur l’Uranium de Bakouma ont permis à la partie centrafricaine d’engranger 33 milliards 500millions de francs CFA ; d’abord 13 milliards 500 millions au moment de la vente des deux (2) gisements à URAMIN, ensuite 20 milliards lors de l’OPA d’AREVA sur URAMIN.

Une précision s’impose : en réalité la partie centrafricaine dont il est question ici, est réduite à BOZIZE et son conseiller dans l’ombre Mr SAÏFIE DURBAR qui dans ce dossier a supplanté NDOUTINGAÏ le Ministre des Mines.

Le FMI, ayant suivi à distance ces négociations a demandé à son Représentant à Bangui de s’assurer que ces montants ont été bien inscrits, dans les livres du TRESOR ou de la BEAC. Peine perdue, les milliards se sont volatilisés pour se retrouver dans les comptes offshores hors de Centrafrique.

Toujours grâce au livre de Vincent CROUZET, nous connaissons le sort réservé aux gisements périphériques de Bakouma non vendus à URAMIN. Ils ont été accaparés dans l’opacité totale par Mr DURBAR, le Ministre sans portefeuille du Président BOZIZE.

A combien et qui a perçu le produit de vente ? Questions sans réponse !

Une chose est certaine cependant : Mr DURBAR a créé une société à partir de ces blocs périphériques avec Mr Richard ONDOKO, un congolais sulfureux du Congo Brazzaville et NDOUTINGAÏ le Ministre des Mines.

La crise consécutive à la prise de pouvoir par la SELEKA, a empêché Mr DURBAR de revendre ces gisements et gagner des centaines de millions sur le dos des Centrafricains.

Une fois de plus, la preuve est établie que les richesses du sous-sol Centrafricain ne profitent pas aux Centrafricains. Après l’or, le diamant sans impact réel sur l’économie nationale, c’est le tour de l’Uranium.

Demain ce sera le tour du pétrole à moins d’un sursaut patriotique de la part des Centrafricains pour neutraliser les prédateurs intérieurs et extérieurs.

Nditifei Boysembé

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